L'entreprise et le droit
L’entreprise et le droit
L'entreprise et le droit (1999), Que sais-je ? n° 3442, P.U.F., Paris.
Ce Que sais-je ?, aujourd’hui épuisé, a été écrit avec l’ambition d’expliquer à un public très large (1) la distinction entre les notions d’entreprise et de sociétés –très difficile à faire passer, y compris auprès de juristes- et (2) l’importance de cette distinction pour la science économique et politique. Le premier tiers du livre explicite ainsi ce que j’ai appelé la « structure micro-juridique » de l’entreprise, c’est-à-dire la manière avec laquelle l’entreprise est structurée, en droit, par la direction de l’entreprise. Puis le deuxième tiers du livre explique comment l’accroissement de la taille des entreprises, par l’effet combiné de progrès scientifiques, techniques, organisationnels et juridiques a abouti à la mise en place d’un système de pouvoir à la structure très éloignée des conceptions habituelles. La société par actions et son développement ont joué un rôle essentiel dans ce processus : traitée comme une personne juridique comme les autres, elle a permis d’immenses concentrations de capitaux, l’autonomisation de l’entreprise par rapport aux individus (qu’il s’agisse des actionnaires ultimes, des dirigeants ou des salariés) et, in fine, un système de pouvoir dans lequel le pouvoir de l’entreprise est essentiel mais est invisible dans les analyses juridique, économiques et politiques traditionnelles. Le dernier tiers du livre peut alors traiter des questions de « gouvernement d’entreprise » (qui prend alors un sens radicalement différent de celui, idéologique, qui est habituellement donné à cette expression) et, plus important encore, de sa place dans le système de pouvoir global.
Une des richesses du livre tient au public très large qu'il a touché. Il est utilisé et régulièrement cité par des économistes, historiens, juristes, gestionnaires, philosophes du droit, financiers et sociologues.